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La Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles Celtes)

La Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles Celtes) par Hélène TURNER, Astrologue

La Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles Celtes)

Réhabiliter un calendrier sacré du Vivant

Avant tout, pour mieux comprendre le cycle des saisons et leurs correspondances astrologiques, je t’ai préparé un sommaire pour cet article sur la Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles celtes), afin de faciliter ta lecture.

 

Porte ancienne dans des ruines de pierre recouvertes de mousse, symbolisant le seuil entre les mondes et le début du cycle de la Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles celtes).

LA ROUE DES SAISONS (et des fêtes traditionnelles celtes)

J’ai été connectée à la Roue des Saisons très jeune, pour me repérer dans le temps. Car je savais que je rejoignais ma famille en Ecosse quand le Soleil était haut dans le ciel et qu’il faisait chaud, quand les arbres n’avaient plus de feuilles et au temps des oeufs en chocolat. C’était bien plus efficace que les 36000 dodos 😂.

Ces repères simples m’ont façonnée. Ils m’ont appris qu’il existe un temps du vivant, fait de mouvements, de cycles et de transformations. Un temps qui s’écoule dans le silence des saisons, et pas dans les pages d’un calendrier.

Un temps que la Nature enseigne à qui veut bien l’écouter : celui des germinations invisibles, des récoltes, du repos, et des renaissances.

Voilà pourquoi, dans cet article, je souhaite te montrer l’importance de la Roue des Saisons et des fêtes traditionnelles celtes. Car au-delà des dates, ces fêtes racontent la mémoire de la Terre et le lien profond qui nous unit à elle.

Les redécouvrir, c’est réapprendre à habiter le temps avec conscience, à renouer avec une sagesse ancestrale, et à retrouver la joie simple d’un cycle qui toujours recommence.

C’est donc remettre du sens dans notre rapport au temps.

DES FÊTES QUI CÉLÈBRENT LE MOUVEMENT DE LA TERRE

Les fêtes traditionnelles Celtes marquent un seuil énergétique dans le cycle de la Terre. Elles représentent des moments où il y a un shift dans l’énergie de la Terre. C’est pour cette raison que je l’associe à la notion de Roue. Car la Roue implique un mouvement, un changement voire une transformation.

La Nature, la Terre sont célébrées et honorées lors de ces fêtes. C’était des moments de rassemblement (gathering), de joie et de partages.

Dans ma perception, elles rappellent combien nos ancêtres étaient proches et connectés à la Nature. Combien ils la respectaient. Car ils avaient la notion que sans elle, ils ne pourraient survivre. Ils étaient également connectés aux cycles naturels de la Vie et de la Mort et aux cycles de la Lune, les récoltes, les astres, et les dieux ou déesses qu’ils invoquaient pour protéger leurs terres.

Célébrer ces fêtes traditionnelles Celtes me permet, personnellement (et cela n’appartient qu’à moi), de remercier la Nature, la Terre, de nourrir mon jardin intérieur et ma spiritualité. Mais c’est aussi de connecter à mes ancêtres, à mes racines écossaises et à la Terre de mes ancêtres.

Alors, être connectée au cycle de la Nature est, pour moi, un acte de présence : à la Terre, à la Vie, à moi-même. C’est une pause consciente dans le tumulte, un rappel que tout a sa place dans le grand cycle du Vivant.

Illustration poétique de la Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles celtes) et astrologique : huit fêtes traditionnelles, quatre saisons, signes du zodiaque et symbole central du Vivant.

LA ROUE MÉDECINE

Au fil du temps, des différentes formations que j’ai suivi et des initiations chamaniques que j’ai reçues, j’ai compris que tout était relié.

Plus concrètement, en partant de la Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles celtes), j’y ai associé les cycles du Soleil et de la Lune en Astrologie. J’ai ensuite ajouté la Roue des éléments telle qu’on me l’a enseignée en médecine traditionnelle chinoise. Et pour finir la roue chamanique que l’on retrouve dans différentes traditions de la Terre, à laquelle on m’a également initié.

Ainsi, je me suis créé une véritable Roue Médecine où tout a du sens. J’ai créé ma Roue Médecine personnelle, où chaque cycle fait écho à un autre. C’est devenu un langage symbolique qui relie la Terre et le Ciel, le corps et l’âme, l’invisible et le quotidien.

Ainsi lorsque je célèbre une fête traditionnelle Celte, j’ai la sensation que tout entre en alchimie pour créer quelque chose de très personnalisé. Et qu’est ce que j’aime ça ! Je sens que c’est profondément juste et que cela a vraiment beaucoup de sens.

Je ne cherche pas à reproduire une tradition figée, mais à vivre le sacré de manière consciente, dans ma vie de tous les jours.

Car finalement, célébrer les fêtes traditionnelles Celtes permet de connecter certes aux cycles mais aussi, et surtout, à être présent. Présent à la Nature, à la Terre mais aussi être présent à Soi. Cela permet pendant un petit moment de ralentir, d’écouter et de revenir à l’essentiel.

POURQUOI LA ROUE DES SAISONS (et Des fêtes traditionnelles celtes) MÉRITE D’ÊTRE RÉHABILITÉE

Un monde linéaire, une conscience fragmentée

Notre société mesure le temps en productivité, en objectifs, en échéances. Les jours s’enchainent comme des cases à cocher, sans répit et toujours plus vite.

Mais la Roue des saisons (et des fêtes traditionnelles celtes), elle, parle d’autre chose. Un temps vivant, cyclique, ancré, incarné. Elle nous enseigne que tout a un moment pour éclore, mûrir, décliner et renaître.

C’est une sagesse simple, mais essentielle. Celle du Vivant qui ne se précipite pas, qui suit le rythme de la Terre.

Les deux grandes saisons : claire et sombre

Les anciens Celtes vivaient au rythme de cette alternance : la saison claire et la saison sombre.

La première, lumineuse, s’étend du renouveau du printemps jusqu’à la fin de la période chaude avec Samhain. Puis, la seconde, intérieure, commence avec Samhain et se déploie tout au long de l’hiver, jusqu’à l’Equinoxe de printemps.

Cela a du sens pour moi car je les retrouve également en astrologie dans les cycles lunaires :

  • La phase croissante de la Lune, entre la nouvelle lune et la pleine lune : lumière, monde visible
  • la phase décroissante entre la pleine lune et et la nouvelle lune) : ombre, monde invisible.

En réalité, ces correspondances ne sont pas des vérités historiques. Mais des clés symboliques qui permettent de relier les rythmes cosmiques à ceux de notre psyché. Elles nous rappellent que chaque expansion appelle un repli, que tout naissance contient déjà une promesse de transformation.

Chaque grande saison est divisée en saisons que nous connaissons comme le printemps, l’été, l’automne et l’hiver.

La Roue comme pédagogie du Vivant

La Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles celtes) n’est pas seulement un calendrier.

C’est une pédagogie du Vivant. Elle nous réapprend la patience, le respect des cycles, la lenteur fertile. Chaque étape devient un miroir de nos processus intérieurs :

  • l’éveil,
  • la croissance,
  • la récolte,
  • le dépouillement.

En définitive, dans un monde qui valorise la performance, la Roue nous invite à retrouver la cohérence naturelle de l’être. Et à écouter ce rythme ancien que la Terre continue de changer, saison après saison.

COMPRENDRE LA ROUE DES SAISONS (ET DES FÊTES TRADITIONNELLES CELTES)

La Structure de la Roue de l’annee celte

Nous venons de voir les 2 grandes saisons. Le balancement entre lumière et obscurité reflétait pour les Anciens l’ordre naturel du monde. Un temps pour agir et un temps pour se régénérer.

La Roue des Saisons, que j’aime aussi appelé la Roue de l’année Celte, est marquée par 8 fêtes traditionnelles indiquant des points précis pour chaque saison.

Quatre d’entre elles correspondent aux solstices et équinoxes, quand le Soleil entre à 0° des signes cardinaux (Bélier, Cancer, Balance et Capricorne). Les quatre autres, dites « fêtes intermédiaires », ont lieu au coeur des saisons, quand le Soleil est à 15° des signes fixes (Taureau, Lion, Scorpion, Verseau).

Chaque sabbat correspond à une étape du cycle solaire. Ainsi, ensemble, ils décrivent le passage de la lumière à l’ombre, du visible à l’invisible.

lecture astrologique et psychologique

Les solstices et équinoxes marquent les piliers du cycle solaire, des portails cosmiques. C’est des points de bascule où la lumière change de direction.

Tandis que les quatre fêtes intermédiaires, révèlent nos initiations intérieures. Elles sont en lien avec les 4 éléments que nous portons aussi en nous ( Feu, Terre, Air ou Eau).

Ainsi, la Roue des saisons (et des fêtes traditionnelles celtes) devient un outil de connaissance de soi. Elle relie les cycles célestes à nos propres cycles intérieurs.

Par conséquent, chaque passage du Soleil, chaque transition de saison nous parle d’un processus intime. Ce qui germe, mûrit, décline et renaît à l’intérieur de nous.

Pour finir, si l’année astrologique commence avec l’Equinoxe du Printemps, l’année Celte, elle, commence dans l’invisible, à Samhain.

LE BESOIN DE REPÈRES ET DE SENS

Dans un monde productif, pressé, stressant, souvent coupé du corps et du rythme naturel, nous avons perdu le sens du temps cyclique.

Nous vivons dans une temporalité qui valorise le faire. Mais oublie l’être. Pourtant, la Nature nous enseigne un autre rythme. Celui qui enseigne, qui relie, qui anime.

Celui du Vivant qui ne connaît ni urgence ni performance, mais la justesse du moment.

Quand nous perdons ce lien, nous perdons aussi une part de nous-même. Cette capacité à écouter, à sentir, à reconnaître le mouvement naturel des choses.

Huit repères pour se relier à la Terre

La Roue des Saisons nous donne 8 points d’appui dans l’année. C’est 8 invitations à revenir à soi, à la Terre, à l’âme.

Chaque fête marque un seuil énergétique. Une bascule subtile où l’énergie du monde change de direction.

Ces fêtes nous aident à ressentir ce qui se transforme en nous, à reconnaître nos cycles intérieures de croissances, de repos, de récolte ou de renaissance.

Plus que jamais, nous avons besoin de repères et de gestes simples. De symboles qui nous relient à quelque chose de plus vaste que nous.

Alors, la Roue des Saisons nous enseigne à marcher au rythme du monde, à s’accorder à celui du vent, de la Terre, de la lumière…

la roue des saisons (et des fêtes traditionnelles celtes) : Une carte du vivant

Chaque fête porte un archétype intérieur, une leçon de vie à reconnaître et à intégrer. Elles incarnent nos passages, nos peurs, nos renaissances.

Je crois sincèrement que la Roue est une médecine universelle. Je crois sincèrement qu’elle peut soigner la fracture entre l’humain et le Vivant.

Elle nous aident à sortir du “toujours plus” pour renouer avec une temporalité organique : celle du coeur et de la conscience.

Alors, pour moi, la Roue des Saisons n’est pas un folklore ancien. En définitive, c’est une carte du Vivant, une invitation à retrouver du sens.

CE QUE NOUS AVONS OUBLIÉ / PERDU

Au fil du temps, le lien entre l’humain et le cycle du Vivant s’est affaibli. Les fêtes autrefois sacrées sont devenues des habitudes, des décorations, des rendez-vous commerciaux.

En réalité, nous avons oublié que derrière les citrouilles et les masques se cache une sagesse initiatique. Celle de la mort symbolique, du dépouillement, de la renaissance. Les traditions ont été folklorisées, vidées de leur essence spirituelle, parfois transformées en spectacles de surface.

Pourtant, chaque sabbat portait une qualité à intégrer : une étape intérieure, une vibration spécifique du Vivant.

Dans ma perception, en célébrant la lumière ou l’obscurité, la floraison ou le repos, les Anciens dialoguaient avec l’énergie même de la Terre.

Finalement, en perdant la conscience du temps sacré, nous avons aussi perdu notre lien à la Terre et à la psyché cyclique. Ce mouvement intérieur qui suit le rythme du vivant.

Alors, retrouver la Roue des saisons (et des fêtes traditionnelles celtes), c’est se souvenir que chaque fin contient déjà une graine de recommencement.

Retrouver la justesse du langage

Dans mon approche de la roue des saisons, je choisis de ne pas utiliser les noms néo-païens comme Mabon, Litha, Ostara ou Yule. Car il est important pour moi de me relier à la justesse symbolique et historique.

Ces appellations, popularisées au XXe siècle dans la Wicca, ne correspondent pas aux traditions celtes originelles que je cherche à honorer.

Ainsi, en choisissant de nommer les équinoxes et solstices simplement comme tels, je laisse place à une lecture plus libre, vivante et plus enracinée.

Une lecture qui relie les rythmes du ciel et de la Terre, sans les enfermer dans des codes modernes.

Cela me permet de tisser des correspondances plus justes entre les cycles solaires, les archétypes astrologiques, et les figures mythologiques qui m’inspirent.

Car au fond, nommer autrement, c’est déjà réenchanter. C’est redonner à la fête son âme, et à la Terre sa mémoire.

Mais afin que tu puisses te repérer, je nommerai une fois, entre parenthèses, le nom néo-païen correspondant à chaque fête.

Paysage du Fairy Glen sur l’île de Skye en Écosse, colline circulaire et verdoyante évoquant la magie naturelle et la sagesse des traditions celtes.

SAMHAIN, LÀ OÙ TOUT RECOMMENCE

Contrairement à la datation moderne du 31 octobre, le véritable Samhain, célébré lorsque le Soleil atteint 15° du Scorpion, le coeur de la saison, se situe autour du 7 ou 8 novembre. Ce décalage n’est pas anodin. Il marque la justesse du cycle plutôt qu’un calendrier arbitraire.

C’est une période souvent mal aimée car c’est le milieu de l’automne. Là où la sève redescend, où la Terre se referme lentement sur ses secrets. Pourtant, elle porte une richesse et une sagesse extraordinaire.

Au seuil de l’invisible

Pour les Anciens, ce n’était pas une fin, mais un commencement dans l’invisible : le moment où l’année nouvelle naît dans la nuit.

Traditionnellement, Samhain marque la fin des récoltes et l’entrée dans la saison sombre, temps de repos, de silence et de régénération.

Bien que souvent associée à Halloween, qui est lui célébré le 31 octobre, Samhain en est, en réalité, l’ancêtre lointain. Au fil des siècles, la fête s’est transformée : christianisée, folklorisée, puis réinterprétée dans la culture populaire américaine notamment.

Là où Halloween met en scène la peur et les masques, Samhain honore le passage, la mémoire et la transformation.

Ensuite, dans les courants New Age, Samhain est souvent présenté comme le Nouvel an des Sorcières. Cette idée n’est pas fausse sur le plan symbolique puisqu’elle évoque le passage d’un cycle à l’autre. Mais elle ne correspond pas à la signification originelle de la fête dans les traditions celtiques.

Pour les anciens, Samhain n’était pas un rituel magique, mais un moment de bascule cosmique, où la lumière se retirait pour nourrir le monde intérieur.

C’est à ce seuil que le voile entre le mondes s’amincit. Les ancêtres murmurent, les esprits se rapprochent, les vivants écoutent. La terre se referme pour mieux se régénérer.

Le sens intérieur et psychologique

Astrologiquement, Samhain résonne avec l’énergie du Scorpion, le gardien des seuils et des transformations profondes.

Il porte en lui la transformation, la mort symbolique, l’héritage, les tabous, les régénérations. C’est le temps du deuil, du silence fertile, du compost qui se décompose.

Psychologiquement, ce passage nous invite à descendre dans les profondeurs, à écouter nos ombres plutôt qu’à les fuir.

Alors, le Scorpion nous enseigne que la mort est un passage, pas une fin. C’est une étape nécessaire à la transmutation.

Samhain nous invite à laisser mourir à ce qui n’est plus, d’honorer nos métamorphoses intérieures, pour renaître autrement.

Enfin, l’eau, élément du Scorpion, symbolise la mémoire et la purification. C’est l’eau souterraine, celle qui lave, relie, pleure et guérit. L’eau de Samhain est celle des larmes ancestrales et des rêves oubliés.

C’est le moment d’accueillir le silence, d’écouter la mémoire des ancêtres, d’honorer l’invisible.

Archétype : la Bean Síth, gardienne des seuils

Dans mon approche des fêtes celtiques, j’aime relier Samhain et la saison du Scorpion à la figure de la Bean Síth qui s’accorde profondément avec ce signe de métamorphose, de vérité cachée et de renaissance.

La Bean Síth (littéralement « femme du Sidh », le monde invisible, dans la tradition gaélique) est une figure liminale du folklore celtique irlandais, annonciatrice de mort et gardienne des seuils invisibles.

Elle veille à ce passage entre vie et mort.

Contrairement aux représentations modernes de la banshee comme spectre hurlant, la Bean Síth originelle est une entité féerique. Elle est liée aux anciennes familles, dont les lamentations nocturnes ne tuent pas mais préviennent, honorant le passage entre les mondes.

Alors, elle incarne la mémoire ancestrale, celle des lignées, le cri sacré du féminin ancien, et parfois la lavandière de nuit qui lave les linceuls au bord des rivières. C’est une métaphore puissante du deuil et de la purification.

Astrologiquement, elle résonne avec Pluton (le pouvoir de transformation), la maison 8 (mort, héritage, tabous), et la Lune noire aussi appelée Lilith (féminin rejeté et sauvage). Elle pourrait aussi être une Lune en deuil, gardienne des cycles familiaux et des émotions refoulées.

Son symbolisme (cri, seuil, mémoire, purification) s’accorde intimement avec le Scorpion, signe de métamorphose, de vérité cachée et de renaissance.

Ainsi, la Bean Síth nous rappelle que le passage par l’ombre ouvre les portes de la conscience, que la descente précède toujours une remontée vers la lumière.

Gestes symboliques et traditions

Samhain est un moment privilégié pour honorer ses ancêtres et accueillir le silence. Autrefois, on déposait des bougies aux fenêtres et de la nourriture sur le seuil pour guider les âmes errantes.

Aujourd’hui encore, on peut perpétuer ce geste en allumant une flamme, en écrivant une lettre de gratitude aux parts de soi qu’on laisse partir.

Suggestions symboliques :

  • Allumer une bougie à la tombée de la nuit pour accueillir l’invisible.
  • Écrire une lettre à soi-même pour remercier ce qui s’achève.
  • Méditer ou marcher en Nature en silence, en écoutant la Terre se refermer.

Samhain nous invite à la confiance : à accepter que la vie se transforme, que l’obscurité ne soit pas un vide, mais une matrice fertile.

C’est ici que tout recommence, dans la profondeur du sol et du cœur.

SOLSTICE D’HIVER (YULE)

La lumière dans la nuit

Avec le Solstice d’Hiver, le Soleil entre au 0° du Capricorne. C’est la nuit la plus longue de l’année. Mais paradoxalement, c’est aussi celle où la lumière renaît.

C’est vraiment cette image de la petite lanterne dans l’obscurité. Cette petite touche d’espoir qui grandit.

Les Anciens y voyaient le retour du Soleil, symbole d’espérance et de renouveau. On allumait des feux, des torches ou des bougies pour appeler la lumière à revenir.

Le solstice d’Hiver est un moment de recueillement et de confiance dans le cycle. Il célèbre la renaissance intérieure, la graine de lumière cachée dans la nuit, enfouie dans la Terre sous des couches de neige.

Le sens intérieur et psychologique

Astrologiquement, le Solstice d’Hiver résonne avec le Capricorne, signe de terre et de structure. Il nous enseigne la patience, la sagesse, la persévérance, la discipline intérieure. C’est le moment de poser les fondations invisibles d’un nouveau cycle, de rêver en silence, de nourrir la flamme intérieure sans la brusquer.

Psychologiquement, c’st une invitation à la maturité intérieure. Accepter la lenteur, accueillir la solitude, reconnaître la valeur de ce qui mûrit lentement. L’énergie du Capricorne n’éteint pas la vie, elle la concentre.

L’élément Terre, ici, devient le symbole du socle et de la confiance. C’est le sol gelé, la grotte silencieuse, la gestation, la montagne qui résiste au vent, la roche qui garde la mémoire du feu. La terre du Solstice d’hiver est celle qui porte la graine sans la montrer, qui prépare sans bruit.

Archétype : la Cailleach, gardienne de l’hiver

Dans mon approche des fêtes celtiques, j’aime relier le Solstice d’Hiver et la saison du Capricorne à la Cailleach. Elle résonne fortement avec mes racines écossaises et mon goût pour les archétypes telluriques et ambivalents.

Figure primordiale des traditions gaéliques, la Cailleach est la vieille femme des montagnes, la créatrice des tempêtes et la gardienne de l’hiver. Elle façonne les paysages, sculpte les collines et règne sur la saison sombre jusqu’à Imbolc, où elle cède parfois son sceptre à Brigid.

Une légende raconte que la Cailleach ramasse du bois avant Samhain : si elle en collecte peu, l’hiver sera court. Si elle en amasse beaucoup, il sera long. Ainsi, ce mythe illustre sa souveraineté sur les cycles et sa capacité à façonner le temps.

Associée à la pierre, au froid, à la solitude, la Cailleach incarne la sagesse ancestrale, la puissance du retrait, et la régénération par le chaos. Elle est l’hiver dans ce qu’il a de plus noble.

Sur le plan astrologique, elle s’accorde avec l’énergie du Capricorne : rigueur, endurance, mémoire des cycles, et descente dans l’essentiel.

Là où Brigid allume la flamme du renouveau, la Cailleach enseigne la force du silence, la souveraineté intérieure et la transformation lente. Elle invite à honorer les racines, à écouter les voix anciennes, et à reconnaître la beauté austère du dépouillement.

Je trouve qu’elle devient une alliée précieuse pour traverser la nuit, accueillir l’ombre, et préparer la renaissance à venir.

Gestes symboliques et traditions

Autrefois, on allumait un grand feu pour célébrer le retour du Soleil. On y déposait des branches d’if, de pin ou de chêne, symbole de vitalité et de continuité.

La bûche de Yule, qu’on retrouve encore aujourd’hui dans nos desserts de Noël, vient de cette tradition : un rite de lumière et de gratitude envers le cycle du vivant.

Suggestions symboliques :

  • Allumer une bougie à la tombée de la nuit pour honorer la lumière qui renaît.
  • Écrire une intention simple : ce que l’on veut nourrir pendant l’année à venir.
  • Se relier à la lenteur, à la Terre, au corps : par la marche, la méditation, ou le silence.

Le Solstice d’hiver nous enseigne que la lumière naît de l’obscurité, que toute graine a besoin de la nuit pour s’enraciner. C’est le temps de la foi tranquille, celle qui sait que le jour viendra.

IMBOLC

Le souffle du renouveau

Quand le Soleil atteint les 15° du Verseau, il est temps de célébrer Imbolc, début février. Au coeur de l’hiver, alors que la terre semble encore endormie, une lumière subtile recommence à circuler.

C’est le temps de la purification et de la clarté. L’esprit s’éclaircit, le coeur se prépare, le feu intérieur se rallume doucement.

Son nom viendrait du vieux gaélique Imbolg, qui signifie « dans le ventre », allusion à la gestation du printemps, déjà à l’œuvre dans le silence de la terre.

Les anciens honoraient alors Brigid, déesse du feu, de la poésie et de la guérison. C’était une fête du passage : celui de l’hiver profond vers la promesse du renouveau.

Imbolc n’est pas encore l’élan du printemps, mais le frémissement avant l’élan. Le moment où la lumière intérieure répond, pour la première fois depuis le Solstice d’Hiver, à l’appel du monde extérieur.

C’est d’ailleurs le moment où on voit apparaître les premiers bourgeons et les premières fleurs printanières.

Le sens intérieur et psychologique

Astrologiquement, Imbolc correspond à l’énergie du Verseau, signe d’air visionnaire et porteur de lumière.

C’est une période d’inspiration, de clarté mentale, de mise en mouvement intérieure. Le Verseau nous pousse à voir plus loin, à écouter les idées qui naissent dans le froid. C’est le moment de clarifier, de rêver autrement, d’imaginer d’autres possibles.

Psychologiquement, Imbolc est un temps pour clarifier sa vision, affiner ses intentions, écouter les murmures de l’intuition.

C’est la fête de la pensée qui s’ouvre, de la créativité qui revient.

L’énergie de l’air y est comme un vent neuf. Celui qui souffle dans les branches nues, qui nettoie les pensées, qui balaie les lourdeurs, qui éclaire les idées. L’air d’Imbolc est froid, mais porteur de clarté.

Il ne s’agit pas d’agir encore, mais d’accueillir les visions, d’honorer les intuitions, de préparer le terrain à ce qui vient.

C’est un temps de discernement lumineux, de préparation intérieure à la floraison.

Archétype : Brigid, flamme et inspiration

Dans mon approche des fêtes celtiques, j’aime relier Imbolc et la saison du Verseau à la déesse Brigid, gardienne du feu sacré, de la parole inspirée et des commencements invisibles.

Brigid, dans sa triple nature (poétesse, guérisseuse et forgeronne), incarne cette transition. Elle veille sur les sources, les accouchements, les troupeaux et les foyers. Et son culte est si puissant qu’il fut intégré dans le christianisme sous le nom de sainte Brigitte.

Astrologiquement, elle résonne avec le Verseau dans sa dimension visionnaire, collective et inspirée, mais aussi avec Chiron (le guérisseur blessé), Vesta (gardienne du feu intérieur), et Mercure (messager de la clarté et de l’intelligence).

Brigid forge les mots comme le métal, guérit par la poésie, et éclaire les chemins encore invisibles.

Gestes symboliques et traditions

Autrefois, on purifiait les foyers à Imbolc, on allumait des bougies ou des feux pour célébrer le retour de la lumière. Les femmes tissaient des croix de Brigid avec des joncs ou des herbes sèches, symboles de protection et de renouveau. On déposait aussi des rubans sur les rebords de fenêtres pour que la déesse les bénisse en passant pendant la nuit.

Suggestions symboliques :

  • Allumer une bougie pour symboliser la clarté retrouvée.
  • Nettoyer symboliquement son espace (physique ou intérieur).
  • Noter ses idées, ses élans, ses visions à venir.
  • Créer un autel simple dédié à la lumière et à l’inspiration.

Imbolc est une fête de préparation intérieure. Elle nous apprend à sentir le renouveau avant qu’il ne soit visible, à écouter la flamme qui grandit en silence, et à honorer la première lumière du printemps à venir.

Couronne végétale d’hiver composée de feuillages et de branches, symbolisant la fin du cycle et le repos de la nature dans la Roue des Saisons.

EQUINOXE DU PRINTEMPS (OSTARA)

Le feu du recommencement

Avec l’équinoxe du printemps, on est à ce moment de l’année où le Soleil fait son entrée au 0° du Bélier. C’est le nouvel an astrologique, le début de la roue du zodiaque. Le jour et la nuit s’équilibrent. Tout s’éveille, la sève monte, la vie jaillit.

Les Celtes célébraient ce passage comme celui du renouveau et de la force vitale. C’est le moment de dire « je suis », d’affirmer sa présence au monde, de se remettre en mouvement.

La terre encore froide s’ouvre au feu intérieur, et le printemps fait naître le courage d’exister.

Cette fête honore la promesse du vivant. Mais au-delà des rites, elle nous rappelle surtout que chaque être porte en lui la puissance du recommencement.

Le sens intérieur et psychologique

Astrologique, l’équinoxe du printemps correspond à l’énergie du Bélier, premier signe du Zodiaque, signe de feu et d’action.

C’est la pulsion de vie pure, l’élan vital qui pousse à sortir de la torpeur, à entreprendre, à oser.

Psychologiquement, c’est une période d’affirmation et de jaillissement : celle où l’on retrouve l’envie, la vitalité, le désir de créer. Mais cet élan n’est pas un combat : il s’agit plutôt d’un feu du cœur, d’un courage intérieur.

Le Bélier enseigne à affirmer sa présence sans dominer, à agir depuis la confiance plutôt que la peur. C’est une énergie d’initiation : celle du premier pas, du premier souffle, du premier “oui”.

L’élément Feu, ici, représente la mise en route de la conscience. Il réchauffe la terre, anime les projets, rallume la joie. Il brûle ce qui est figé, mais toujours pour permettre à la vie de circuler à nouveau.

Archétype : le Roi du Chêne, force du renouveau

Dans mon approche des fêtes celtiques, j’aime relier l’équinoxe de printemps et la saison du Bélier au Roi du Chêne, figure de souveraineté ascendante issue des mythes celtiques et druidiques.

Dans certaines traditions écossaises, il prend le pouvoir à l’équinoxe, marquant le retour de la lumière et la montée de la sève. Il incarne la force vitale, la croissance, et la puissance du vivant qui s’élève.

Associé au Bélier, il porte l’élan du renouveau, la conquête du monde par le feu du cœur.

Le Roi du Chêne devient un allié pour affirmer ses désirs, planter ses intentions, et incarner la souveraineté intérieure dans l’élan du printemps.

Dans certaines versions du cycle saisonnier, il affronte le Roi du Houx à chaque solstice, dans un duel symbolique de lumière et d’ombre.

Mais astrologiquement, à l’équinoxe de printemps, il porte l’énergie Bélier : encore jeune, flamboyant, porteur d’espoir.

Il est le roi vert, celui qui pousse les bourgeons, qui soulève la terre, qui appelle les corps à se redresser. Le Roi Chêne n’est pas encore le sage, mais il est le feu qui ose.

Il permet de connecter à l’audace, à honorer les commencements, et à faire de chaque désir une graine de souveraineté.

Gestes symboliques et traditions

Autrefois, les peuples allumaient des feux, semaient les premières graines, et honoraient les symboles de la fertilité : œufs, lièvres, fleurs de printemps.

Ces rites célébraient le mariage du feu et de la terre, l’union du Soleil et de la vie.

Suggestions symboliques :

  • Semer une graine, réelle ou symbolique, pour représenter un nouveau projet ou un désir.
  • Sortir marcher à l’aube, sentir la lumière revenir.
  • Créer un geste de commencement : écrire une phrase, dire un “oui” clair à la vie.

L’Équinoxe du printemps nous enseigne à nous remettre debout, à retrouver l’élan du vivant en nous, et à dire avec simplicité : « Je choisis la vie. »

BELTANE

Le feu de la fécondité

Quand le Soleil atteint les 15° du Taureau, il est l’heure de célébrer Beltaine (Beltane ou encore Bealtaine), début mai. C’est la fête de l’union, de la sensualité. C’est la fête de la Terre vivante, du désir, de la floraison et de la joie d’exister. Les Celtes y honoraient la fécondité, la Nature en pleine expansion, la rencontre entre le ciel et la terre.

À Beltane, les feux étaient allumés pour célébrer la vie et purifier les troupeaux. Les couples sautaient par-dessus les flammes pour bénir leur union, et les danses du Mât symbolisaient la rencontre sacrée du féminin et du masculin, du Soleil et de la Terre, du feu et de la chair.

C’est un temps d’émerveillement : tout fleurit, tout s’ouvre, tout s’incarne. L’énergie du Taureau nous invite à ressentir, à jouir du vivant, à honorer la beauté simple de la matière.

Le sens intérieur et psychologique

Astrologiquement, Beltaine correspond à l’énergie du Taureau, signe de Terre gouverné par Vénus. C’est le temps de l’ancrage, du plaisir, de la lenteur féconde.

Psychologiquement, cette fête nous enseigne à habiter le corps, à retrouver la sensualité, la gratitude et la sécurité intérieure. Le Taureau nous relie au plaisir d’exister, sans objectif ni performance. Il nous rappelle que la vie ne demande pas toujours d’effort : elle fleurit quand on lui laisse le temps et l’espace.

Cette période célèbre la matière comme temple du divin : la peau, la terre, la voix, le souffle.

L’élément Terre, ici, devient terre fertile : celle du jardin intérieur qui s’épanouit, celle du cœur qui s’ouvre à la tendresse, celle du monde qui danse. C’est une énergie d’incarnation joyeuse, d’amour vivant, de gratitude pour le corps et la beauté.

Archétypes : le Green Man et la May Queen

Dans mon approche des fêtes celtiques, j’aime relier Beltaine et la saison du Taureau au Green Man et à la May Queen, deux figures mythiques qui incarnent la puissance fertile et l’union sacrée de la nature en floraison.

Le Green Man, gardien végétal des bois et des cycles de croissance, est une figure ancienne que l’on retrouve dans les traditions celtes et médiévales. Il représente le feu intérieur du printemps, la vitalité masculine qui féconde la Terre.

La May Queen, elle, est la souveraine du renouveau, choisie lors des célébrations de Beltaine pour incarner la déesse de la floraison, de la sensualité et de l’amour fertile.

Ensemble, ils dansent le mariage sacré du feu et de la terre, du désir et de l’incarnation.

Astrologiquement, Beltaine s’enracine dans le Taureau, signe de terre gouverné par Vénus, où la nature s’épanouit dans sa forme la plus charnelle.

Le Green Man incarne le Soleil Taureau, force active et végétale, tandis que la May Queen incarne Vénus Taureau, beauté incarnée et réceptivité florissante.

Leur union symbolise l’axe Taureau–Scorpion : la vie et la mort, la floraison et la transmutation, la chair et le mystère.

C’est le moment d’honorer la vie dans sa forme la plus charnelle, la plus vraie, la plus vibrante.

Gestes symboliques et traditions

Autrefois, on allumait deux grands feux entre lesquels passaient les troupeaux pour les bénir. On décorait les maisons de fleurs et de rubans, et on dansait autour du mât de mai pour honorer la fécondité de la Terre.

Suggestions symboliques :

  • Allumer une bougie en hommage au feu créateur.
  • Marcher pieds nus sur la terre pour ressentir son énergie vivante.
  • Créer quelque chose de ses mains (pain, dessin, bouquet…).
  • Offrir une fleur ou un geste de beauté à quelqu’un qu’on aime — ou à soi-même.

Beltaine nous invite à célébrer le plaisir comme prière, à reconnaître le corps comme un autel du vivant, et à laisser la joie s’incarner pleinement.

Gros plan sur un bourgeon au printemps, symbole de renaissance et d’élan vital au cœur de la Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles celtes).

SOLSTICE D’ÉTÉ (LITHA)

Le cœur de la lumière

Le solstice d’été se produit quand le Soleil fait son entrée en Cancer. C’est le jour le plus long de l’année, la lumière est à son apogée.

La Terre est gorgée de vie, les moissons approchent, les fleurs s’épanouissent sous le soleil plein. Mais cette apogée porte aussi un retournement : à partir de ce jour, la lumière commence déjà à décroître.

C’est donc un moment de gratitude et de conscience, où l’on célèbre à la fois la plénitude et le passage.

Dans les traditions celtiques, on allumait des feux au sommet des collines, on dansait autour du feu sacré pour remercier le Soleil de sa force nourricière.

C’était une fête de joie, d’abondance et d’offrande : un hommage à la générosité du Vivant.

Le sens intérieur et psychologique

Astrologiquement, le Solstice d’été correspond au Cancer, signe d’eau et d’intériorité. Alors que tout rayonne dehors, cette période nous invite paradoxalement à revenir vers le dedans : à écouter ce que la lumière révèle, à accueillir les émotions qui montent.

Psychologiquement, c’est le temps du plein épanouissement du cœur, de la reconnaissance, du soin et du lien.

Le Cancer nous enseigne la tendresse, la mémoire et la gratitude. Il nous relie à la famille intérieure, au coeur, à la mémoire. C’est une période d’abondance affective : celle où l’on reçoit, où l’on nourrit, où l’on transmet.

L’élément Eau, ici, devient la mémoire liquide de la lumière. Celle qui nourrit, qui coule, qui relie. Elle recueille ce que le Soleil a semé, irrigue les racines, apaise ce qui brûle.

Le Solstice d’été est un miroir : il éclaire nos dons, nos excès, nos besoins de douceur.

Archétype : la Gardienne des Sources

Dans mon approche des fêtes celtiques, j’aime relier le solstice d’été et la saison du Cancer à la Gardienne des Sources (Bean an Tobair), figure féminine issue des traditions des Highlands où les puits sacrés étaient honorés à la Saint-Jean.

Elle veille sur les jaillissements cachés, les mémoires liquides, et les guérisons solaires.

À l’apogée de la lumière, elle nous invite à plonger dans l’eau, à écouter les remèdes du corps, et à accueillir la bascule intérieure.

Sur le plan astrologique, elle incarne la matrice du Cancer : soin, mémoire, fécondité. La Gardienne des Sources devient une alliée pour purifier, guérir, et transmettre la lumière récoltée avant le retournement du cycle.

Contrairement à la clarté tranchante du Bélier ou à la souveraineté du Lion, elle enseigne la lumière douce, celle qui se reflète dans l’eau, qui éclaire sans brûler. Elle connaît les chants des puits, les secrets des sources, les larmes qui soignent. Elle est la mémoire du corps, la gardienne des lignées, la créatrice de liens invisibles.

À travers elle, le solstice devient un moment de gratitude et de transmission, mais aussi de réceptivité : que veut-on laisser couler, que veut-on recueillir, que veut-on bénir avant la descente ?

Elle permet de voir la lumière comme soin, à écouter les eaux profondes, et à honorer la fécondité du cœur.

Gestes symboliques et traditions

Autrefois, les feux du solstice étaient allumés pour protéger les récoltes et célébrer la fertilité de la terre. Les gens cueillaient des herbes magiques, notamment le millepertuis ou la verveine, qu’ils suspendaient ensuite dans leurs maisons pour porter bonheur.

Suggestions symboliques :

  • Cueillir une plante solaire (millepertuis, camomille, menthe) avec gratitude et conscience.
  • Remercier symboliquement le Soleil pour son feu nourricier.
  • Offrir une parole de reconnaissance ou un geste de soin à quelqu’un.
  • Passer un moment auprès d’un point d’eau (rivière, mer, source) pour se relier à la lumière dans l’eau.

Le Solstice d’été nous enseigne la gratitude dans l’abondance : savoir honorer la lumière sans la retenir, et accueillir la douceur du déclin comme une promesse de retour.

LUGHNASADH

Le feu de la récolte

Lughnasad (ou Lammas) survient quand le soleil atteint les 15° du Lion, début août. C’est la première fête des récoltes, de l’expression, du rayonnement. On honore ce qui a poussé, ce qui a mûri.

C’est la fête des moissons, celle de la gratitude et de la transmission. La lumière commence à décliner, mais le monde resplendit encore de chaleur et d’abondance.

Dans les traditions celtiques, Lughnasadh honorait Lugh, dieu solaire et maître des arts. On remerciait la Terre pour ses fruits, on célébrait les talents humains, la générosité et le partage.

C’était une fête de reconnaissance : on offrait le premier pain, symbole de l’union entre la graine et le feu, la terre et la lumière.

Le sens intérieur et psychologique

Astrologiquement, Lughnasadh correspond à l’énergie du Lion, signe de feu gouverné par le Soleil. C’est une période d’expression, de création, de rayonnement.

Le Lion nous invite à briller sans comparaison et sans honte, à reconnaître notre valeur, à partager notre lumière.

Lughnasadh est une fête de gratitude active, de reconnaissance, de transmission.

Mais son enseignement profond n’est pas celui de l’égo : il nous parle de générosité du cœur. Rayonner, ici, c’est donner (pas impressionner). C’est offrir ce qu’on a semé, avec joie et humilité, comme une lumière partagée.

Psychologiquement, Lughnasadh nous apprend à honorer nos accomplissements sans orgueil, à célébrer le don de soi, et à transmettre ce que l’on a cultivé.

L’élément Feu devient alors flamme du don. C’est le feu de la création, celui qui éclaire et réchauffe, pas celui qui consume. Celui qui mûrit, qui rayonne, qui transmet.

Lughnasadh nous enseigne la gratitude active : transformer la réussite en offrande, la récolte en partage.

Archétype : Lugh, le Maître des Arts

Dans mon approche des fêtes celtiques, j’aime relier Lughnasadh et la saison du Lion à Lugh, figure lumineuse et polyvalente des traditions irlandaises.

Cette fête, dont le nom même vient de Lugh, célèbre sa victoire, sa maîtrise des arts et l’héritage de sa mère adoptive Tailtiu, morte d’épuisement après avoir préparé la terre pour les récoltes.

Lugh est le dieu des compétences multiples : artisan, poète, guerrier, druide, roi. Il incarne la générosité du rayonnement, la transmission des savoirs et la récolte des talents mûris.

Sur le plan astrologique, il résonne avec l’énergie du Lion : excellence, expression créative, offrande de soi au monde.

Lughnasadh devient alors un moment de reconnaissance, de gratitude et de passage de flambeau.

Lugh m’inspire à célébrer les dons cultivés, à honorer les efforts passés, et à transmettre avec justesse ce qui peut nourrir les autres. Il rappelle que la vraie souveraineté naît du service et du partage.

C’est l’archétype du créateur conscient, celui qui éclaire sans dominer.

Gestes symboliques et traditions

Autrefois, on partageait le premier pain des moissons et on organisait des jeux en l’honneur de Lugh. Les familles se rassemblaient pour célébrer les dons reçus, remercier la Terre et se préparer à l’équinoxe à venir.

Suggestions symboliques :

  • Cuisiner ou partager un pain, symbole d’abondance et de gratitude.
  • Écrire trois choses dont tu es fier(e) et les offrir symboliquement (au feu, à l’eau ou à la Terre).
  • Célébrer un talent, une création ou une réussite — sans modestie forcée.
  • Offrir quelque chose que tu as créé, pour faire circuler la lumière.

Lughnasadh nous enseigne que récolter, c’est aussi transmettre : ce que nous avons cultivé devient nourriture pour d’autres. C’est le feu de la reconnaissance, celui qui éclaire la suite du cycle.

EQUINOXE D’AUTOMNE (MABON)

L’équilibre du passage

L’équinoxe d’automne se produit quand le Soleil entre dans le signe de la Balance. Jour et nuit sont à nouveau en équilibre. C’est le temps du bilan, de la gratitude, de l’alchimie intérieure.

C’est un moment de bascule douce, où l’on récolte les derniers fruits avant le repli.

Les Celtes y voyaient une période de gratitude et de discernement : on rendait grâce à la Terre pour les moissons, on préparait les réserves, on remerciait le cycle avant l’hiver.

C’est une fête d’offrande et d’acceptation, un temps pour reconnaître ce qui a été accompli, et pour laisser partir ce qui n’a plus besoin d’être porté.

L’équinoxe d’automne nous enseigne la beauté de l’équilibre, et le courage tranquille de la transition.

Le sens intérieur et psychologique

Astrologiquement, cette fête correspond à l’énergie de la Balance, signe d’air gouverné par Vénus.

C’est un temps d’harmonisation, d’évaluation et de retour à la mesure juste.

Psychologiquement, il s’agit de trouver un équilibre entre donner et recevoir, entre l’action et le repos, entre soi et les autres.

La Balance nous invite à la lucidité bienveillante : faire le point sur l’année, reconnaître les fruits récoltés, et accepter que tout ce qui décline nourrit déjà un futur invisible.

L’élément Air devient ici un souffle de clarté. Il trie, il allège, il apaise. Il nous apprend à respirer entre la gratitude et le lâcher-prise.

Archétype : le Gardien des Haies

Dans mon approche des fêtes celtiques, j’aime relier l’équinoxe d’automne et la saison de la Balance au Gardien des Haies (An Seanduine sna Sceacha), une figure liminale inspirée des traditions irlandaises où les haies (sceacha) marquent les passages entre les mondes.

Comme les gnomes dans certaines cosmologies chamaniques, il veille sur les seuils, les racines, les savoirs enfouis. Il incarne la sagesse du tri, la mémoire du sol, la patience de ce qui mûrit lentement.

À l’équinoxe, moment d’équilibre entre lumière et obscurité, il nous invite à faire le point : que récolter, que transmettre, que laisser partir.

Sur le plan astrologique, il dialogue avec la Balance par son sens du discernement, mais il l’ancre dans la matière, dans le concret, dans le compost fertile.

Le Gardien des Haies devient un allié pour clôturer un cycle, honorer les apprentissages, et préparer le passage vers la saison sombre avec lucidité et enracinement.

Gestes symboliques et traditions

Autrefois, on offrait à la Terre les derniers fruits des récoltes, on partageait des festins de gratitude et on célébrait la sagesse du cycle accompli. Les pommes, les noix, le vin et le pain figuraient souvent dans ces rituels.

Suggestions symboliques :

  • Écrire une liste de gratitude pour tout ce que l’année t’a offert.
  • Faire le tri dans ton espace (ou dans ton cœur) pour te délester du trop-plein.
  • Offrir symboliquement un fruit ou une fleur à la Terre en remerciement.
  • Prendre un moment de silence au coucher du soleil pour honorer la bascule.

L’équinoxe d’automne nous enseigne à remercier sans retenir, à cueillir les fruits mûrs, à laisser tomber les feuilles mortes, et à accueillir l’équilibre fragile entre lumière et ombre.

Porte ancienne dans des ruines de pierre recouvertes de mousse, symbolisant le seuil entre les mondes et le début du cycle de la Roue des Saisons celte.

LA ROUE COMME CYCLE DU VIVANT

La roue des saisons (et des fêtes traditionnelles celtes) nous enseigne que tout est mouvement.

Elle parle de fermeture du cycle et d’ouverture d’un autre (Samhain), de renaissance (solstice d’hiver, Imbolc et équinoxe du printemps), de plénitude (Beltaine, Solstice d’été et Lughnasadh) et du retour au silence (équinoxe d’automne. Puis tout recommence.

Chaque passage possède sa couleur, sa sagesse, un enseignement sur la vie, la mort et la transformation.

Et quand on les relie les uns aux autres, la Roue devient plus qu’un calendrier : elle devient une carte du Vivant, un miroir de nos propres cycles intérieurs.

Elle nous rappelle que rien n’est figé, que chaque apogée contient déjà sa décroissance, et que chaque nuit prépare une aurore.

Vivre la Roue, c’est accepter d’être traversé par ces mouvements, de s’y laisser façonner avec confiance et gratitude.

LE CHAMANISME DES CYCLES

Comme la roue, le chamanisme repose sur une même évidence : tout est cycle. Naissance, croissance, déclin, mort, renaissance : ce rythme traverse la Nature, le corps, la psyché, et bien plus encore.

L’hiver n’est pas une fin, mais une gestation. Le printemps n’est pas une injonction à produire, mais une invitation à jaillir. L’été n’est pas une apogée à conquérir, mais un moment d’offrande. Et l’automne n’est pas un déclin, mais un retour à l’essentiel.

Les traditions chamaniques, auxquelles j’ai été initiée (celtes, mongoles / sibériennes), partagent une vision cyclique du monde. Des steppes sibériennes aux forêts celtes, les peuples ont honoré les enseignements du Vivant.

Les druides et les chamanes savaient que le temps n’est pas une ligne, mais une spirale.

Qu’il s’agisse du tambour ou du feu, du souffle ou de l’offrande : les outils changent, mais la conscience est la même. Celle d’un lien entre visible et invisible, entre humain et Nature, entre lumière et obscurité.

Les rituels honorent les esprits, les ancêtres, les éléments, la nature.

Célébrer la Roue, c’est renouer avec cette mémoire ancestrale. C’est reconnaître que les saisons nous enseignent la danse du Vivant, le dialogue entre agir et écouter, entre donner et recevoir.

Sur le plan symbolique et psychologique, cette conscience cyclique nous aide à :

  • sortir de la logique du “toujours plus” pour retrouver la sagesse du moment présent,
  • comprendre que la transformation a besoin de repos,
  • voir la mort non comme une fin, mais comme un passage,
  • et reconnaître dans chaque crise une possibilité d’initiation.

La Roue devient alors une Roue Médecine, comme je le disais plus haut. Elle permet un mouvement juste : celui de la vie qui circule, et de la conscience qui apprend à jouer avec elle.

 

REVENIR AU SACRÉ DU QUOTIDIEN

Célébrer la Roue, ce n’est pas accumuler des rituels, ce n’est pas suivre des dogmes, un « gourou » ou n’importe qui. C’est apprendre à être, c’est apprendre à voir.

C’est avant tout une attitude intérieure, une manière d’habiter le temps, le corps, l’esprit avec conscience.

Le sacré vit dans les gestes les plus simples : une bougie allumée, une promenade, un moment de gratitude, ou d’émerveillement.

Observer la lumière, écouter les bruits de la Nature ou encore cueillir une plante avec respect : ces gestes simples permettent de réenchanter le quotidien.

Ils rappellent que la Terre vit en nous autant que nous vivons en elle. Tu portes les éléments en toi : le feu du cœur, l’eau des émotions, l’air de la respiration, la terre du corps.

Chaque fois que tu prends soin de ton énergie, que tu respires ou que tu contemples, tu célèbres déjà la Roue, sans même t’en rendre compte.

Transmission et réenchantement

La roue nous invite à vivre les saisons comme des actes de conscience. À ralentir, à écouter, à transmettre. À créer des cercles, des gestes, des mots qui font sens, des espaces où le temps redevient vivant.

Et si nous recréions nos propres calendriers ?

Si cette approche t’inspire, peut-être qu’un jour, nous parcourrons ensemble la Roue entière lors d’un atelier dédié aux fêtes et aux saisons. (N’hésite pas à me dire si ça t’intéresse car l’idée germe petit à petit dans mon esprit pour 2026…).

Et si nous réinventions le temps, ensemble ?

Si une image ou une émotion t’accompagne après cette lecture, partage-la : c’est ainsi que la mémoire collective se réveille.

Marcher au rythme du Vivant

La Roue des Saisons (et les fêtes traditionnelles celtes) tourne mais elle ne revient jamais au même point. Elle t’élève, te dépouille, te révèle. Et peut-être que le plus important à retenir est d’apprendre à marcher enfin au rythme du Vivant humblement et joyeusement.

Et toi, quelle fête résonne avec ton âme ? Quelle graine veux-tu planter, offrir ou laisser reposer ?

Parce qu’en célébrant la Terre, tu te célèbres toi-même. Et dans ce simple geste, le cycle recommence.

J’espère que cet article te plaira autant que j’ai aimé l’écrire, prends bien soin de toi,

Hélène 🧚‍♀️
Astrologue psychologique et symbolique

Liens à explorer en plus de la Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles celtes) :

La Roue des Saisons (et des fêtes traditionnelles Celtes) par Hélène TURNER, Astrologue

 

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