Viens découvrir la Saison du Capricorne : Bâtir l’essentiel en soi par Hélène TURNER Astrologue spécialisée en astrologie psychologique.
Saison du Capricorne : bâtir l’essentiel en soi
Même si le froid ne se fait pas encore tout à fait sentir, ici, dans le sud-ouest de la France, quelque chose change, comme chaque fin d’année.
Après le flamboyant automne, les couleurs s’éteignent petit à petit, la lumière décline, les paysages se dépouillent. On entre dans la saison du Capricorne. C’est comme si les jours courts imposaient un autre rythme.
Comme si l’hiver nous mettait face à l’essentiel… au squelette du monde. Ce qui reste quand tout disparait, à l’image des branches des arbres dont certaines feuilles brunies tiennent encore, comme retenues un peu plus longtemps.
Dans ma perception physique et psychologique, l’hiver est un temps de repos. Mais, à l’abri des regards, sous la surface de la terre froide, la vie est bel et bien présente. Les graines sont en gestation attendant le moment propice pour germer. C’est un temps de conception invisible, de maturation, où l’essentiel se met en place tout doucement.
En astrologie, au Solstice d’hiver (midwinter), la nuit atteint sa profondeur maximale. Le Soleil semble alors suspendu, presque immobile sur l’horizon. Et pourtant, à cet instant précis, l’énergie bascule. Et la renaissance solaire est en marche, imperceptible, mais irréversible. L’hiver nous confronte à ce que nous sommes quand nous sommes dépouillé de nos attraits.
C’est dans cette atmosphère nue et profonde que s’ouvre la saison du Capricorne. Alors tu vas comprendre pourquoi j’aime cette image de squelette du monde. C’est parce que le Capricorne parle des os de notre corps, de comment on se construit, de comment on tient debout.
C’est, pour moi, la saison du Capricorne invite à se (re)construire, de se (re)poser, de se (re)centrer. Un temps pour revenir à l’essentiel, et commencer, lentement, à le bâtir en soi.

L’énergie du Capricorne : structure, temps long et intégrité
Dans ma perception, le Capricorne n’est pas seulement lié au temps qui passe mais au temps qui sédimente.
À ce temps profond, presque imperceptible, que les géologues appellent le deep time. Celui des couches terrestres qui s’accumulent, des montagnes qui se forment sur des milliers d’années, millimètre après millimètre, jusqu’à devenir un paysage.
A la différence de la Terre du Taureau et de la Vierge, la Terre du Capricorne est une Terre froide, minérale, osseuse. Une Terre qui nourrit par la solidité.
L’énergie du Capricorne nous invite à gravir notre propre montagne intérieure. Elle appelle à ralentir, se mettre en retrait pour se régénérer, préserver ses forces et assumer les contraintes du quotidien. C’est une forme d’hibernation consciente, une responsabilité envers le vivant.
Cela explique peut-être pourquoi, il y a, dans ce signe, une forme de solitude. Le Capricorne cherche à découvrir sur quoi il peut réellement compter. Il pose une question essentielle :
« Sur quoi puis-je m’appuyer ? »
Avec Saturne, le Capricorne porte la sagesse du temps qui passe, celle des anciens, de l’expérience acquise dans la vie. C’est l’énergie du bâtisseur, de celui qui avance étape par étape, pour pouvoir réussir. Il cherche l’efficacité, la fiabilité, la solidité au clinquant.
Son glyphe évoque à la fois la structure et la capacité à s’adapter. J’observe souvent cette dynamique autour de moi : des personnes exigeantes, parfois rigides avec les autres, mais plus souples avec elles-mêmes. Comme si la structure servait d’abord à tenir.
Son énergie peut aussi rappeler celle du Scorpion : même profondeur, sérieux, refus de la superficialité. Mais là où le Scorpion transforme par la descente, le Capricorne transforme par la solidité.
« Qu’est-ce qui mérite d’être porté sur la durée ? Qu’est-ce qui a suffisamment de sens pour être construit, pierre après pierre ? »
Le Capricorne et le corps
L’énergie du Capricorne parle aussi de verticalité. J’y pense souvent dans mes cours de danse, quand le corps doit trouver un équilibre pour faire une pirouette. Il doit d’abord trouver son axe, son élévation, le point d’équilibre qui permet de monter et de tourner sans se crisper. La verticalité devient alors un ajustement constant entre solidité et souplesse. Pourtant, elle n’est pas toujours simple à trouver. Cela demande de la persévérance.
Dans le langage symbolique, le Capricorne est relié aux os. Les os sont la mémoire la plus ancienne du corps. Ce qui reste quand la chair disparaît.
Les genoux, eux, parlent de la symbolique du lien. Ils permettent de tenir debout, de plier, de s’agenouiller, puis de se relever. Dans certaines traditions anciennes, plier le genou était avant tout un geste de reconnaissance du sacré, avant que son sens ne soit progressivement associé à l’idée de soumission.
Le Capricorne connaît cette double dynamique : la rigueur de celui qui tient, et la sagesse de celui qui sait quand plier. Il est alors question de discernement. C’est savoir ce qui mérite l’effort. Savoir devant quoi il est juste de s’incliner ou pas.
À travers le Capricorne, le corps nous rappelle que tenir debout ne signifie pas se rigidifier. Car finalement la véritable solidité inclut la capacité d’adaptation. Et que l’intégrité se mesure à la cohérence entre ce que l’on porte, ce que l’on accepte… et ce que l’on choisit de respecter.
Saturne, gardien des portes initiatiques et architecte de l’âme
Saturne est souvent perçu comme une planète de contraintes. Pourtant, dans une lecture symbolique plus profonde, il agit comme un gardien des seuils. Saturne est celui qui garde les passages importants de la vie. Il vérifie que nous sommes prêts à franchir les portes. Et c’est peut-être pour cela que je l’associe à une initiation.
Mais une porte ne s’ouvre jamais sans discernement. Elle demande une posture juste, une maturité suffisante, parfois de la patience. Saturne incarne cette fonction. Saturne questionne la solidité intérieure avant le passage. Il demande si l’élan est sincère, si l’engagement est réel, si ce qui cherche à naître peut tenir dans la durée.
En ce sens, Saturne est aussi un architecte de l’âme. Il travaille lentement, couche après couche, donnant forme à l’essentiel. Il structure l’expérience, consolide les fondations, et transforme les épreuves en expérience de vie. Ce qui a été traversé sous l’égide de Saturne devient une ressource stable, intégrée, durable.
Sur le plan symbolique du corps, Saturne est associé à la peau : cette frontière sensible entre le dedans et le dehors. La peau parle de limites, de protection, de responsabilité et maturité émotionnelle. De la capacité à rester en contact sans se laisser envahir et à préserver son intégrité. La peau matérialise ce travail saturnien de l’intérieur vers l’extérieur.
Saturne nous rappelle ainsi que toute initiation véritable implique un cadre. Que toute transformation durable nécessite du temps. Et que la profondeur ne se conquiert pas par la force, mais par une fidélité patiente à ce qui fait sens.

Le Solstice d’hiver : le seuil du renouveau
Le Solstice d’hiver marque la nuit la plus longue de l’année. C’est le début de la Saison du Capricorne. Dans la tradition celte, on disait que la roue des saisons s’arrêtait brièvement à cet instant. C’est un moment « fragile », où la nuit a déjà fait son œuvre, mais où la lumière n’ose pas encore se montrer. Ce n’est pas considéré comme un point de départ, mais de renaissance.
Après Samhain, la descente dans l’obscurité et le temps des mystères, quelque chose s’est renforcé dans les profondeurs. Les racines se sont déployées et renforcées. Les enseignements ont été intégrés.
Le Solstice marque ce moment où l’on est prêt à renaître avec justesse.
De nombreux monuments mégalithiques, construits il y a des millénaires, témoignent de cette conscience du seuil. À l’aube du Solstice, la lumière du Soleil venait frapper la pierre, comme pour rappeler que même au cœur de la nuit la plus dense, la vie ne disparaît jamais tout à fait. Elle est en sommeil.
Et sur les terres celtes, le décor du Solstice était fait de : houx, lierre, gui, pin, if. Ces végétaux à feuilles persistantes (evergreen) étaient porteurs d’une symbolique de continuité et de vie éternelle, cette vie qui est toujours là. C’est cette vie-là que l’on honorait.
Le Solstice en Écosse : mémoire interrompue, feu intérieur
En Écosse, où mes racines me ramènent, les traditions liées au Solstice et à Noël ont longtemps été interrompues. Après la Réforme, ces célébrations furent interdites pendant plusieurs siècles, considérées comme païennes. Il ne restait alors que l’essentiel : le feu du foyer, les veillées, les récits transmis à la lueur des flammes. Autour du feu, on racontait les histoires qui aidaient à traverser l’hiver, à donner du sens à l’attente, à maintenir vivante la mémoire des anciens.
C’est sans doute pour cette raisons que l’Ecosse a longtemps surtout célébré Hogmanay, le passage à la nouvelle année et que certaines traditions actuelles ont été empruntées plus tard à l’Angleterre, les états unis ou encore l’Allemagne. Mais le coeur est resté le même : se rassembler et célébré la renaissance du Soleil.
Quant au feu, il n’était pas seulement une source de chaleur. Il était le Soleil, le feu de conscience. Un lieu de rassemblement, de transmission, de lien. Avant que la lumière ne revienne dans le ciel, elle devait être rallumée à l’intérieur.
Le Solstice nous enseigne cela. Finalement, il s’agit de rester fidèle à ce qui a été compris dans l’obscurité.
C’est à partir de ce seuil que la saison du Capricorne prend tout son sens : bâtir avec lucidité et discernement.

La Cailleach : gardienne de l’hiver
Dans les traditions celtiques d’Écosse, d’Irlande et de l’île de Man, la Cailleach n’est pas une simple figure mythologique. Elle est une présence, une force archaïque, minérale, sculptée dans le froid et le temps. Elle appartient à ces puissances que l’on reconnaît et que l’on respecte.
La Cailleach est l’hiver dans sa forme la plus épurée. Elle est la montagne, la neige, la sagesse, la vieillesse. Elle est l’os du monde.
On raconte qu’elle façonne les reliefs en laissant tomber les pierres de son tablier. Et qu’elle crée les montagnes en frappant la terre de son bâton. C’est une manière ancienne de dire que le paysage est vivant, qu’il porte une mémoire, une volonté, une intention.
En Écosse, certains sommets (dont Ben Nevis), sont dit être ses trônes, ses lits, ses empreintes. Comme si la montagne elle-même gardait la forme de son passage.
La Cailleach est une architecte du monde. Celle qui donne forme à la Terre par le temps, la rigueur et la répétition millénaire.
Gardienne de l’hiver, elle décide quand il commence et quand il s’achève. Elle retient la lumière tant que le temps n’est pas mûr. Elle veille et incarne cette loi fondamentale des cycles : rien ne dure tout se transforme. Mais rien ne renaît avant d’avoir traversé sa nuit.
La Chrone : lucidité, maturité, vérité
Sur un plan symbolique et psychologique, la Cailleach est l’archétype de la Chrone, la vieille femme sage. Elle est aussi reliée à la sorcière ancienne. La Chrone n’a plus besoin de séduire ni de plaire. Elle est une détentrice de lucidité, de maturité et de vérité.
Elle représente la part de nous qui sait quand il faut couper, quand il faut dire non, quand il est nécessaire de se retirer pour survivre et se régénérer.
La Cailleach incarne la solitude féconde, l’intégrité, de discernement. La part de nous qui traverse l’hiver intérieur sans se raconter d’histoires, qui accepte la sobriété, la lenteur, la résistance. Celle qui survit.
La Cailleach est aussi une mémoire vivante : mémoire collective, mémoire des ancêtres, mémoire inscrite dans la Terre et dans le corps. Elle enseigne la patience, la clarté, la retenue.
Elle rappelle que la souveraineté véritable ne vient pas de la domination, mais de l’alignement avec les lois profondes du vivant.
Dans le cycle de mort et de renaissance, elle est aussi une figure de souveraineté. Celle qui teste le héros, celle qui accorde ou retire la fertilité de la Terre, celle qui veille à l’équilibre du monde. Alors de la sorcière isolée, elle devient une reine primordiale.
Sur un plan symbolique, la Cailleach nous enseigne aussi que nos hivers intérieurs obéissent aux mêmes lois que les cycles de la Nature.
– Si nous nourrissons nos peurs, nos rigidités, nos isolements, l’hiver se prolonge.
– Si nous laissons la tempête passer sans la renforcer, sans lutter ni la dramatiser, la lumière revient plus vite.
La Cailleach nous dépouille. Pour que, lorsque le printemps revient, il revienne sur un sol purifié, nettoyé et prêt à accueillir le nouveau.

Être dans sa vérité
La saison du Capricorne n’est pas une simple période astrologique. C’est un passage. Un moment où le monde revient un peu dans sa grotte pour se régénérer. Dans le froid, dans la nuit, dans le silence, le superflu tombe et la vérité reste.
Le Capricorne nous apprend la verticalité. Saturne nous enseigne la structure intérieure. La Cailleach nous rappelle que rien ne renaît sans avoir traversé son hiver.
Ce n’est pas une saison pour briller. C’est une saison pour s’ancrer, pour s’aligner, pour redevenir entier. Pour écouter la part de nous qui sait, qui voit, qui tranche. Pour retrouver la dignité de se rester debout même en pleine tempête.
Et si cette saison te parle, si elle résonne dans ton corps, dans ton histoire, dans ton chemin… c’est peut-être que quelque chose en toi est prêt à changer de forme, à se solidifier ou à se révéler.
Le Capricorne offre la possibilité de devenir quelqu’un qu’on respecte profondément.
Si tu sens que cet hiver ouvre une porte, si tu veux comprendre ce que cette saison active dans ta carte, si tu veux traverser ton propre seuil avec lucidité et puissance, je suis là pour t’accompagner en consultation astrologique.
Je te souhaite de merveilleuses fêtes de fin d’année, une belle saison du Capricorne et je te dis à l’année prochaine,
Hélène 🧚
